samedi 17 octobre 2009

Une grand voile sans ris, sans rire

.............. Le Grand Raymond confectionne un messager ....................

Nous sommes attablés dans la cuisine de Raymond et Eliane Col, nos hôtes sur l'étang de Thau. Il y a là également un ami, président d'un club de voile voisin. Je leur décris le piteux état de notre grand-voile.

- Il vous en faut une nouvelle - on va vous arranger ça - avec une ralingue, cette fois, surtout pas de coulisseaux!
- Si vous le dites...
- Ça casse tout le temps, les coulisseaux!
- C'est bien vrai!
- Avec une ralingue, vous n'aurez plus de problèmes. Bien sûr, il faudra ranger la voile après chaque sortie...
- Ah?
- Et vous ne pourrez plus prendre de ris.
- Pas de ris?!
- Eh non! Avec la ralingue, on ne prend pas de ris.

Et s'adressant à son ami:

- Il faut être combien pour régater un First Class 10?

Il se tourne vers la baie vitrée et soupèse Ava du regard, mesurant les espars.

- Au moins quatre.
- Ouais - voire cinq. Cinq c'est mieux, conclut le maître de maison, qui se voulant rassurant, m'assène, en guise de conclusion:
- A cinq, plus besoin de prendre un ris.

Je pense aux 35 kg de Thomas et Gabriel, à la diète de Susanna... Il nous manque au moins 250 kg de lest! Au diable les choux de Bruxelles: il va falloir se mettre au shish kebab.

Propriétaire d'un chantier naval à Balaruc-les-Bains, Raymond Col est également le père de Sébastien Col, plusieurs fois champion du monde de Match Racing, vétéran de l'America's Cup et l'un des meilleurs régatiers français du moment. C'est dans les ateliers du père, une légende locale, que furent réglés, pendant de longues années, les bolides du fils. Alors évidemment, les ris de grand-voile...