vendredi 6 août 2010

Foutu libeccio


Avec ses 20 noeuds de vent, il ne paraît pas menaçant, et pourtant... Il souffle du sud-ouest sur la Corse et l'Italie et sans être aussi vif que le mistral, il lève une houle courte et énorme, comme on en voit rarement dans ces parages. Le pire est toujours pour la fin, lorsque le vent commence à faiblir mais que la houle a atteint son ampleur maximale. Le bateau ralentit et aux allures de près, il a de plus en plus de mal a remonter les vagues: il arrive sur la crête, à bout de souffle, se prend une rafale en pleine poire, a presque du mal à redescendre et il faut déjà se préparer à affronter le prochain mur d'eau. Dans ces conditions, le bateau ne manoeuvre plus assez vite pour éviter toutes les déferlantes.

Ce jour là, au large de St Raphaël, nous avons entendu un MAYDAY sur la VHF provenant d'un catamaran qui s'était retourné entre la Corse et le continent. Quant à Ava, elle a pris tellement de coups - boum! une déferlante, boum! une autre - que le starter est tombé en panne, prélude à ce qui fut sans doute le moment le plus pénible de tout ce voyage, après que le libeccio ait cédé la place au calme complet: une navigation de nuit, sans vent et sans moteur, à un mille des côtes, entre le cap Lardier et l'île du Levant. Un cauchemar immobile. Mai più...