mardi 16 février 2010

Ava la pétulante

Miss Gardner
Il faut se rendre à l'évidence: avec ses 2,5 tonnes de déplacement, Ava est un poids-plume. Gracile, élancée, sa silhouette de nymphe cache une puissance totalement disproportionnée. Naviguer sur un tel bateau, c'est comme faire la cuisine avec des piments langue d'oiseau: la moindre erreur de dosage peut avoir des conséquences catastrophiques.

Un courant d'air suffit pour la faire partir au grand galop, comme un pur-sang arabe. Dieu merci, il y a la quille: une tonne de fonte qui nous remet d'aplomb d'un simple coup de barre au lof. Ava se calme, d'un coup d'un seul, et l'on se remet à parler à voix basse; plus besoin de crier.

Les anciens Grecs avaient un nom pour le calme après la tempête: Aphrodite. Ce sont les petits airs si chers à Ava, et qui enchantent son équipage.

Mme Col ne s'y est pas trompée: "Il est trop léger, votre bateau. Dès que la houle se lève, il s'emballe, et au moindre coup de sud, il devient intenable!" En comparaison, ses deux voisins de ponton, un Océanis 411 et un gros chalutier en bois, ressemblent à des vieux hongres assoupis. C'est comme ça que Mme Col les aime: casaniers et point trop remuants. La pétulante Ava n'a qu'à bien se tenir...